Capitaine La Gaule Le pseudo - Partie 1
Claude entame sa dernière semaine d’échanges pédagogiques en Roumanie. Dans le cadre du programme de défense commune entre les pays membres de la zone de l’Union Européenne, la France a détachée Claude et ses hommes pour une mission commune d’entraînement avec l’un des corps d’élite des forces armées Roumaine, les Forces Rapides d’Intervention. Ce qu’il pensait être un mois de ballade dans un pays du tiers monde avec des forces locales qui n’ont de spéciales que le nom, s’avéra trente jours de crapahutages intenses et intéressants.
Depuis le Delta du Danube, jusque dans la forêt profonde des Carpates et ses montagnes en passant par les plages de la mer Noire, la beauté des paysages Roumain charma Claude. Il fut impressionné par les qualités de la fine fleur de l’armée Roumaine. Des hommes disciplinés, organisés, soudés ayant un sens aigu de la patrie. Physiquement au top avec des cerveaux bien remplis. Le commandement, de haut niveau lui aussi chapeaute une élite militaire qui inspire le respect. Seule la vétusté du matériel et des équipements laissaient à désirer.
En mission fantôme, Claude n’emmène pas son téléphone portable avec lui. Mais pour ce séjour sans dangers, il s’offrit cette petite liberté. En plein milieu des Carpates et de façon discrète, Claude pouvait envoyer des messages via WhatsApp, à sa famille, ses amis et en particulier à Eva.
— Hello ma belle quoi de neuf ?
— Salut Apollon. Bof rien de bien trépident. Toujours à polir
— A polir
— T’inquiète je t’expliquerais. Et toi de ton cotés ?
— Surpris, j’apprends autant que j’enseigne. En plus la Roumanie est un beau pays.
— Sans rire ?
— Sérieux !
— Ils ont la mer là-bas ?
— Oui, la Mer Noire.
— Oh tu me feras visiter ?
— Je ne sais pas si je suis bon guide, mais promis on fera bronzette du coté de Mamaia cet été.
— Génial !! Tu rentres jeudi ?
— Oui.
— T’as déjà mis les pieds dans un club libertin ?
— Heuuuu, non. Pourquoi ?
Samedi j’accompagne un client au Maka. Ça te dit de venir avec nous ?
— Je vais de surprise en surprise avec toi.
— Je vais faire ton éducation d’homme libéré.
— Avec plaisir ma belle. Mais ton client, il ne va pas être gêné par ma présence ?
Rassure-toi, on ne va pas à la mairie pour notre mariage. On va dans une boite à partouze LOL.
—Tu as le chic pour expliquer les choses de façon direct. MDR. Ok Je n’ai rien de prévu pour ce week-end. Donc oui je viendrais, en toute curiosité.
— Super ! J’appelle M’amie demain pour la prévenir de ta venue. Les hommes seules ne rentrent pas facilement.
— J’imagine, question d’équilibre mathématique.
— Hé oui on peut dire ça comme ça. Je te rappel vendredi en fin de matinée. C’est ok pour toi ?
— C’est bon pour moi. Je t’embrasse ma belle surprise coquine.
— Bises mon gros sucre d’orge orgasmique. Dors bien cette nuit.
La mission de Claude se termina sans encombre. La belle Roumanie et ses nouveaux amis d’armes lui donnèrent l’envie de rester un peu plus longtemps pour en savoir davantage sur ce pays mal aimé. Il nota quelques numéros de téléphones et promis d’appeler lorsqu’il reviendrait comme touriste, lors de ses prochaines vacances.
Eva avait appelé Claude vendredi. Elle lui donna l’adresse du Maka et l’heure du rendez-vous. Elle lui indiqua aussi le code couleur pour la soirée. Blanc et noir. Pas de t-shirt, ni de basket. La patronne est stricte sur certains points. L’élégance, dit-elle, est l’une des marques du bon goût. Et le bon goût sépare l’homme de l’abruti. Pas d’abrutis dans mon établissement ! A coutume de dire M’amie.
Claude est arrivé un peu en avance. Il a garé sa voiture à une cinquantaine de mètres du Maka, sur le trottoir opposé. Il sent son cœur battre dans sa poitrine. Il avait oublié cette sensation mêlée de crainte et d’excitation. Situation bien paradoxale ou un tueur professionnel des forces spéciales Française, transpire devant un club ou personnes ne va s’entre-tuer.
— Eva, Eva dans quoi tu m’embarques ?
Pour faire chuter la pression, Claude scrute les environs. Depuis vingt minutes qu’il attend, il a pu observer que la porte d’entrée du club a été franchie par deux couples, deux hommes seuls et trois femmes seules. Un nouveau couple approche. Il reconnaît la silhouette d’Eva. Vraiment très belle cette femme, se dit Claude. A chacun de ses pas, sa chevelure ébène ondule et rebondie sur ses épaules délicates. Elle porte une robe blanche bordée de dentelles noires qui soulignent ses formes fines et sensuelles. Ses souliers blancs vernis lassés de rubans noir finissent de subjuguer Claude. Un homme d’une cinquantaine d’année, la chevelure grisonnante de taille moyenne, avec un peu d’embonpoint, lui tient le bras. En costume noir, une chemise blanche avec une cravate sombre et des chaussures noires, vernies elles aussi. Claude se surprend à éprouver quelque chose. Un sentiment désagréable qu’il n’a pas ressenti depuis que son amour d’enfance avait préféré le ‘’blond’’ de la classe, après quelques flirts. De la jalousie mêlée à de la frustration.
— Merde Claude t’as plus dix ans !
Claude reprend la main sur ses sentiments et évacue se trouble aussi vite qu’il est venu. Il sort de sa voiture et marche en direction de son amie. Eva le reconnaît de loin. Son visage s’illumine. Elle sourit. Claude les rejoint. Une brève discussion de présentations cordiales s’en suit, puis les trois compères se présentent à la porte du Maka. Eva pose son index sur une plaque lisse et noire du dispositif de reconnaissance d’empreinte digitale. Une voie métallique à l’accent robotique invite à entrer. Eva rentre la première, Claude ferme la marche. Il découvre un vestibule de taille moyenne bien éclairé par un lustre en cristal de bohème. Les bas murs sont ornés de panneaux en bois marqueté. La partie haute en marbre beige esquisse des volutes avec des nuances de café. Claude observe que sur les boiseries sculptées figurent les scènes du Kamasutra. Un homme en costume bleu marine, les accueils et leur demande s’ils souhaitent laisser quelque chose au vestiaire. Eva laisse son petit sac à main, puis l’homme les invites à se rendre à l’étage supérieur. Le tapis rouge qui recouvre les marches de l’escalier en bois massif étouffe les pas des trois compères qui l’arpente. Claude effleure de la main la rambarde de la balustrade en style Louis XVI. Il ferme la marche et ralentit pour lire les citations manuscrites sous verres fixées au mur dans des cadres art déco.
''À entendre les accusations que se renvoient les deux sexes, on serait tenté de croire qu'il leur suffit de se rapprocher pour n'avoir à faire usage que de leurs défauts'’.
Louis Joseph Mabire
‘'L'art érotique convie l'homme tout entier à la fête de la vie.’'
Hugues Rebell
‘'Langages communs à tous les hommes : la mathématique et l'érotisme.’'
Jean Rostand
‘'Lire des livres érotiques, les faire connaître, les écrire, c'est préparer le monde de demain à la vraie révolution.’'
Boris Vian
‘'On ne discute pas l'érotisme spirituel ; on bande ou on ne bande pas.’'
Jean Cocteau
''L'érotisme est idiot, mais il est encore plus idiot de s'en priver.’'
Amélie Nothomb
‘'La liberté commence où l'ignorance finit.’'
Victor Hugo
Claude ne s’attendait pas à trouver de l’esprit dans ce genre d’endroit.
Une voix enjouée de femme tira Claude de ses lectures et des réflexions qui commençaient à germer dans son esprit.
M’AMIE : Ha ma belle te voilà. Monsieur le marquis. Soyez les bienvenus.
Alors qu’elle embrasse Eva et son galant par une accolade chaleureuse, le regard de la femme croisa celui de Claude.
— Bonsoir jeune homme, soyez les bienvenus dans mon établissement.
Eva pris la parole.
— M’amie, voici Claude
— Approchez Claude que je vous embrasse aussi.
Claude s’exécute et reçoit à son tour une généreuse accolade.
— Bienvenue mon nouvel ami. Eva t’a chaudement recommandé pour rejoindre notre club privé. Je reconnais qu’elle disait vrai sur ta jolie frimousse. Allez suis moi, je vais te présenter aux autres membres du groupe.
Claude suit son hôte. Il trouve étrange que cette femme d’âge mure se fasse appeler mamie. Malgré sa soixantaine, il émane d’elle un enthousiasme frais et communicatif. Sa chevelure rousse coiffée en chignon orne une peau laiteuse et lisse. Ses yeux de chatte d’un vert éclatant et sa silhouette équilibrée tout en rondeurs à peine dissimulées par sa longue robe noire mêlée de satin blanc rendent cette femme encore attirante. Nous ne sommes pas tous égaux face au temps qui passe se dit Claude.
Ils entrent dans un petit salon ou cinq personnes hommes et femmes discutent un verre de whisky ou de champagne à la main.
— Les amis, je vous demande un accueil chaleureux pour notre invité.
Un ‘’Bienvenue’’ avec les verres tendus en sa direction s’élève à l’unisson. Eva et le Marquis restent à discuter avec ce premier groupe de personnes alors que M’amie prend Claude par la main, l’entrainant dans sa suite vers une autre salle dans la continuité de ce salon. Dans cette seconde pièce, beaucoup plus grande, une bonne dizaine de personnes de tous âges discutent, elles aussi, verres à la main. Les uns debout près du bar en zinc, les autres assises sur un sofa et des fauteuils de style anglais, d’autres près d’un piano à queue. Les lustres et appliques diffusent une lumière crépusculaire qui abolie les ombres et gomme les traits des visages. Il flotte dans l’air un léger parfum de Papier d’Arménie très agréable. D’épais tapis couvrent le sol parqueté. De nouveau Claude est présenté par la maîtresse des lieux. Des ‘’bienvenus et bonsoir’’ se font entendre. La visite se poursuit. M’amie ouvre une porte près du bar qui donne sur un couloir.
— Alors sur notre gauche se trouve les toilettes. La porte face à nous, c’est la salle de bain. Juste à côté, la buanderie. Au fond du couloir mon bureau. Voilà mon petit tu as fait le tour. Ah non, j’oubliais, il y a le donjon au sous-sol. Mais tu auras l’occasion de le voir lors d’une prochaine session. Enfin, si l’amour vache te parle, bien entendu. Des questions ?
— Deux. Pourquoi tout le monde vous appel mamie ?
M’amie sourit en plissant des yeux. Claude est sous le charme.
— Pour éviter toute confusion. M’amie c’est en deux mots. Je ne suis pas si âgée que cela tout de même mon petit. Donc M’amie c’est la contraction de mon avec le mot amie. Tu remarqueras que tous les membres ont un pseudonyme. Une méthode qui permet de préserver l’identité de chacun. Même si avec le temps, la confiance s’installe et des liens d’amitiés se nouent, je tiens à ce que cette petite règle soit toujours observée ici. En plus c’est amusant.
— Je comprends. Je vais donc en avoir un aussi ?
— Si tu es adoubé par une majorité de membres, oui. Que cela ne refroidisse pas tes ardeurs mon petit. L’arrivée de nouveaux membres se fait au compte-goutte et il est très rare de se faire recaler. Et ta seconde question ?
— Etes vous choquée par les hommes qui boivent du lait fraise ?
N’ayant jamais entendu une telle question dans son établissement, M’amie se fige et dévisage Claude. Puis rapidement se relâche dans un éclat de rire radieux.
— Mon petit, tu bois ce qui te fais plaisir ici. Mais dis-moi, tu n’as jamais bu une goutte d’alcool dans ta vie ?
— Je vous avoue que les vins de Bourgogne sont mes péchés mignons, les rouges en particulier. Mais pour faire simple, disons que l’alcool et mon métier ne font pas bon ménage.
— Bien, bien mon petit. J’ai dans ma cave quelques flacons de Romanée-Conti qui somnolent. Je sais dorénavant avec qui les déguster.
— Ce sera avec plaisir, mais je ne sais pas si je mérite un tel honneur.
— Le simple fait qu’Eva te recommande, me suffit pour nous faire ce petit plaisir. En cinq ans que je la connais, c’est la première fois qu’elle me recommande quelqu’un.
— Eva est proche de vous ?
— Disons qu’il y a des gens qui rentrent dans votre vie avec plus de panache que d’autres. Eva me touche. Nous sommes sur la même longueur d’onde. Allez mon petit, voici venue le moment de sonner la clochette et de lancer la musique.’’
A peine la clochette reposée sur son plateau qu’une main effleure celle de Claude. Il tourne la tête et son regard croise celui d’une grande blonde aux yeux émeraudes. D’un clin d’œil et d’un petit mouvement de tête elle invite Claude à la suivre. Sans réfléchir, Claude lui emboîte le pas. Elle se dirige vers un sofa en velours de couleur sombre ou un homme assis les regarde approcher.
CHUPA-CHUPS : Tu es nouveau ?
— Oui, une première pour moi. Comment tu t’appels ?
— Moi c’est ‘’chupa-chups’’.
— Chupa-chups ? Ah oui les pseudos.
— Exact mon grand. Et toi, tu n’en as pas encore. Pas grave on va faire sans pour le moment.
Louis Levalac
Aidez ce petit cochon à rester en bonne santé.
Toi qui à les bourses en main. Lache une pièce ou deux si tu apprecie l'univers que je te propose.
Bises ! Louis Levalac
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