Pour Carole, la soirée particulière passée avec Leila et Julie accentua le trouble perturbant de son appréhension des odeurs de son corps au point d’en devenir maniaque. Sa crainte presque maladive que les parfums nauséabonds de son sexe puissent indisposer les autres, se développa. En conséquence, Carole s’astreignait de plus en plus souvent à des gestes d’hygiène répétés. L’utilisation abusive de lingettes irritait sa peau quotidiennement.
Depuis toujours, elle refusait toute relation sexuelle avant d’être préalablement passée à la salle de bain et, avant l’acte, souvent discrètement, elle se mettait un peu de lubrifiant à la noix de coco. Il fallait qu’elle ait, avec un homme, une histoire de plusieurs mois avant de l’autoriser à lui pratiquer un cunnilingus. Combien de fois avait-elle écarté le visage d’un petit-ami qui descendait dangereusement vers son entrejambe... Et même quand elle finissait par accepter d’être léchée, elle prenait garde à ce que sa vulve soit dans un état irréprochable, pour ne pas dégager une senteur qui, selon elle, aurait terni son image. Se laisserait-t-elle sucer de nouveau ?
Pour assouvir son fantasme, Julie avait accepté que sa culotte souillée soit reniflée. Elle avait voulu qu’on vienne humer son vagin, sans douche préalable ni gel parfumé, jouissant qu’on surprenne ses exhalaisons naturelles. Carole avait, pour la première fois, enfin pu explorer les arômes d’une autre femme et assouvir cette satané curiosité qui la tannait depuis si longtemps. Carole avait en partie mimé le dégoût. Elle devait admettre cependant que la satisfaction de la découverte l’avait emporté sur la répugnance même si elle n’en avait rien laissé paraître. Ce que Carole apprit aussi sur elle-même ce soir-là, fut le plaisir agréable d’humilier son amie. Elle peinait à s’expliquer la dualité des émotions qui la tenaillaient depuis. Un mélange de plaisir sadique et de culpabilité. Dire ouvertement à Julie que sa chatte puait. Qu’elle n’était pas normale de dégager de telles odeurs. La rabaisser en lui affirmant que son intimité sentait les bulots avariés. Avait réveiller en elle l’aspect dominatrice de sa personnalité qu’elle ignorait. Plus gênant, l’expérience d’assouvir le fantasme de Julie avait certes apporté une réponse à sa curiosité mais avec pour conséquence l’amplification de sa perversion olfactive. Depuis, Carole se surprend, à observer les femmes de son entourage, de plus en plus souvent. De s’interroger sur leurs émanations. De supposer des fragrances différentes, pleines de nuances, plus ou moins prononcées. Sa curiosité initiale se transformait en vice à assouvir.
L’occasion que Carole eue l’autre soir avec Julie et Leila ne se reproduirait probablement plus et elle n’obtiendrait sûrement jamais les réponses à ses nouvelles interrogations. Carole en ressentait une certaine frustration avec encore un peu de gêne. Trois fois, elle avait croisé Julie en ville. A chaque fois Julie s’échappa prétextant des rendez-vous. Carole culpabilisait avec un peu de regret, pensant que Julie l’avait trouvé froide et trop humiliante. Julie ne se doutait pas que Carole, au moins une fois par jour, se remémorait ses odeurs. Qu’elle aurait apprécier en profiter davantage. Cette pensée la taraudait « Il aurait fallu que je renifle bien plus encore pour être certaine de garder en mémoire ce bouquet si chargé ». Le parfum intime de son amie, pensait Carole, serait le seul véritable souvenir d’elle. Une représentation olfactive sans filtres de la personnalité de Julie que Carole n’aurait plus jamais l’occasion de revivre.
Carole s’interrogea sur le fait de confier à quelqu’un cette fixette nasale. C’était pesant de la garder pour soi. Mais qui pourrait la comprendre sans se méprendre ? Il ne s’agissait pas d’une basse relation sexuelle lesbienne. Non cela Carole en était sûre, mais de curiosité un petit peu mal placé. « J’ai besoin de savoir... Savoir ce que sentent les autres femmes. »
Aujourd’hui Carole pense à Marie. Cette amie un peu plus âgée de trente-six ans qu’elle a rencontrée dans un club de sport. Elles se retrouvent deux ou trois fois par semaine pour courir. Marie se présente volontiers comme une femme libérée bisexuelle et n’hésite pas à le revendiquer à chaque occasion. Marie n’est jamais avare de détails sur ses « plans cul » comme elle les appels. Carole l’écoute et s’exprime peu, préférant la pudeur dans ses récits sur ses relations.
Carole finit par voir en Marie la personne idéale avec qui elle pourrait évoquer le sujet. La seule de son entourage de toute façon.
Leur jogging matinal le long des quais puis en bordure de forêt prend fin. Marie invite Carole chez elle un instant pour se rafraichir. Les deux amies sont installées dans le salon et sirotent un thé glacé. Une fois encore Marie raconte l’histoire de sa dernière expérience sexuelle avec une jeune femme rencontrée dans une boite de nuit deux jours plus tôt.
— On dit que les hommes ont de l’appétit, mais cette fille-là, c’était terrible... Elle m’a réveillée trois fois dans la nuit pour qu’on remette ça... J’étais épuisée le lendemain.
Carole l’écoute comme d’habitude, avec un visage un peu gêné. Elle se demande si Marie perçoit cette gêne et si elle s’amuse à la provoquer.
— Et toi, t’en es où, niveau cul ?
Carole décide de saisir l’opportunité de cette question pour se confier.
— En fait, c’est le calme plat... Mais, j’ai un truc qui... comment dire ?... qui occupe mon esprit, en ce moment...
— C’est quoi ?
— Je voudrais être claire en le disant, mais ça n’est pas évident...
— Tente quand même... Je te dirais si je ne comprends pas.
— En fait, je me pose des questions...
Carole cherche ses mots pour exprimer avec précision et nuance ce qui la perturbe.
— Enfin, ce n’est pas le truc non plus qui m’obsède, mais...
Marie l’interrompt sur le ton de la rigolade.
— T’es amoureuse de moi, c’est ça ?
— Non...
— Ah merde... Non, je déconne... T’es pas mon genre... Tu penses à quoi, alors, ma choupinette ?
— J’ai une forme de..., disons, de curiosité...
— Par rapport à quoi ?
— C’est un peu délicat...
Cette histoire de curiosité en provoque une maintenant chez Marie.
— Que de mystères…
— Je me pose des questions sur les odeurs des femmes.
— Les odeurs des femmes... Comment ça ?
— Je ne sais pas comment l’expliquer... C’est quelque chose qui m’interroge...
— Mais t’entends quoi par l’odeur des femmes ? Parce que c’est un peu vague ton idée.
— Euh... Ben... Ma curiosité porte sur... l’odeur de leur sexe...
— Et qu’est-ce qui t’interroge ?
— Juste ça... L’odeur
— Tu te demandes juste ce que sentent les sexes des autres femmes ?
— Ouais... Excuse-moi... Ça doit te paraître bizarre...
— Non, c’est marrant... Je ne m’étais jamais fait la réflexion, mais c’est vrai que vous, les femmes hétéros, c’est le genre de chose que vous n’expérimentez jamais...
— Comment ça ?
— Tu sais ce que sent ton sexe... Mais celui des autres femmes, pour toi, ça reste un secret... J’imagine bien qu’avec tes autres copines, vous ne vous échangez pas en sous-main vos lingeries portées, histoire d’assouvir votre curiosité... C’est assez drôle... Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle...
— Ouais, ça doit être ça...
— Et c’est un truc qui te taraude ?
— Taraude… C’est un bien grand mot... Il s’agit plutôt d’une vraie curiosité...
— Je peux t’en parler si tu veux... Je connais un peu le sujet...
— Ce n’est pas tant d’en parler en fait... Enfin je ne crois pas...
— Alors quoi ?
— J’aurais... La curiosité de sentir par moi-même...
— T’as envie de sentir le sexe d’autres femmes ? Fais gaffe, tu vas virer ta cuti !
— Non... Ce serait juste pour savoir... Leur sexe... Ou leur culotte éventuellement... Ça doit te paraître assez barré...
— Juste un peu étonnant... Venant de toi, je veux dire... Je ne t’imagine pas en fétiche des petites culottes portées.
Marie marque un temps d’arrêt pour plonger son regard de miel dans celui de Carole. Les deux amies se connectent. Marie pose son verre de thé glacé et se rapproche de Carole. Elle pose sa main sur celle de Carole.
Et tu voudrais idéalement sentir quel genre de femme ?
— Je n’ai pas de genre de femmes... Ce n’est vraiment pas une attirance physique... C’est juste une sorte de curiosité olfactive... Assez mal placée, j’en conviens.
— Pas de genre de femmes ? Si je te disais que je te laisse sentir ma petite culotte et mon sexe... Tu dirais ok ?
Carole ne répond rien. Elle avait juste pensé se confier et n’imaginait pas faire face à ce genre de questions.
— Tu ne dis pas non.
Relève Marie un brin amusée.
— Je voulais juste en parler à quelqu’un... Je sais que toi... T’es assez libre sur ce type de sujets...
— Ben oui carrément.
C'est pour ça que je te pose la question... Tu sais j'ai couché avec beaucoup de filles... ...J'aime bien les mecs aussi, mais... Enfin tu sais bien que je n'ai aucuns tabous. Si tu me disais, la maintenant, '' Marie laisse-moi sentir ton sexe, ça va répondre à mes questions'', j'aurais tendance à te répondre ''Allons y... Why not ...!''
Ça ne me coûte pas grand-chose... Je pourrais très bien aussi appeler des filles avec qui j’ai eu des relations. Bon, pas n’importe lesquelles... Mais il y en a certaines, c’est sûr, qui n’aurait aucun problème avec ça... Je fréquente des gens qui sont un peu plus libérés que toi, ma petite...
— Je veux vraiment être claire... Et je crains ne pas l’être... C’est vraiment... Il n’y a rien d’autre que de la curiosité...
— Ah ouais, si je te laissais sentir mon intimité, tu n’y passerais même pas un petit coup de langue ?
Marie se délecte de la veine résistance de l’esprit de sa copine alors que le corps de c’elle ci envoie tous les signes d’une irrépressible envie de succomber.
— Je plaisante... Je plaisante...
Il y eut un silence. Marie se sert un autre verre de thé.
— Tu ne sais plus quoi dire ? Ma belle arrête de tourner autour du pot. Lâche-toi et dis-moi franchement ce que tu veux.
Carole hésite. Elle se ronge l’ongle de son annulaire. Elle s’interrompt. Inspire profondément et reprend la parole de façon hésitante.
— Si ta proposition tient vraiment... Je ne dis pas non… Mais encore une fois, c’est juste de la curiosité.
— J’ai bien compris... Pas besoin d’insister autant. Vous êtes si coincés du cul que ça les hétéros ? Allez vendu, j’accepte que tu me renifles la chatte. Par pure curiosité bien entendu.
Marie sourit et fait un clin d’œil à Carole. Elle s’apprête à se relever mais Carole la retient.
— Attend ! Si jamais une de tes copines acceptait aussi... Là, ce serait vraiment chouette...
Marie se rassoit interloquée.
— Et bien ma choupinette, là tu me surprends. La petite ingénue coincée veut maintenant un plan à trois.
— Heu, oui… …tu as parlé de cette fille tout à l’heure. Je me dis que cela pourrait être intéressant pour moi de pouvoir comparer.
Marie le sourire aux lèvres, réfléchies. Son corps se dandine à son tour imperceptiblement.
— En me levant ce matin, je n’imaginais pas que cette journée serait aussi… …lubrique. Ton idée me plait. Je ne te promets rien pour la copine... Mais je vais tenter le coup.
Marie passe deux appels. La première fille à qui elle pense ne répond pas. La deuxième décroche. Marie s’isole dans sa chambre pour convaincre cette amie avec des mots que peut-être Carole n’a pas a entendre. Carole reste penaude, assise sur le canapé. Son cœur bat la chamade. Elle se demande ce que pouvait bien dire Marie ? Comment pouvait-elle expliquer la chose à quelqu’un qui ne la connaissait même pas.
« Allo?... Oui, c’est Marie. …Est-ce que tu accepterais qu’une femme que tu n’as jamais vue, sente tes odeurs intimes ? Oui, oui, ta chatte, c’est bien ça... Mais juste par curiosité... ».
Carole se détend en se disant que finalement Marie sait ce qu’elle fait. Après une dizaine de minutes, Marie revient enthousiaste.
— C’est bon ! J’ai trouvé une volontaire... Elle arrive dans vingt minutes. Cela nous donne un peu de temps pour nous préparer.
— Super !
Carole passe aux toilettes. Comme à son habitude, elle prend soin d’utiliser une lingette pour s’essuyer. En sortant, elle voit Marie s’affairer dans la salle de bain. Elle est en culotte, un sous-vêtement rose avec un liseré en dentelle.
— Tu fais quoi ?
— Le temps que Karine rapplique, je vais prendre une douche rapide pour être prête quand elle arrive.
Carole se figent dans l’encadrement de la porte. Elle réfléchie. Lui dire... Lui dire... Oser lui dire. Elle se décide alors que Marie retire son tee-shirt.
— Excuse-moi Marie, mais je… je, ne… préfères pas.
Marie se retourne surprise, interloquée.
— Tu ne préfères pas quoi ?
— Que tu prennes ta douche avant.
— Tu ne veux pas que je me lave avant ?
Carole repensa à l’odeur de Julie. Julie ne s’était pas lavée. Un sexe nettoyé risquait de sentir le savon. Et sentir le propre ne répondrait pas à ses attentes.
— C’est ça.
— J’allais le faire pour toi, tu sais... J’ai bossé toute la journée. Ce soir, on a couru une heure... Si c’est la première fois que tu sens le sexe d’une autre femme, ça va être un peu violent.
— Ma curiosité porte vraiment sur des odeurs naturelles... Si tu te nettoies juste avant... C’est un peu de la triche.
— Bon, ainsi soit-il ! Mais, c’est à tes risques et périls.
Vingt heures s’affichent sur le cadran électronique de la petite horloge du salon. Karine arrive enfin. C’est une grande brune au teint mat. Les traits de son corps semblent fins et délicats. Carole lui donne entre trente et trente-cinq ans. Elle porte un pantalon noir moulant, un haut vert pomme, un manteau mi-long et des ballerines. Cette fille dégage un sex-appeal attirant. Elle se met à l’aise et rejoint Marie et Carole dans le salon.
— Alors, c’est quoi cette histoire ? Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris au téléphone.
— Comme je te le disais, mon amie Carole se pose des questions en ce moment.
— J’ai cru comprendre en effet...
— C’est une grande fille, mais elle a quelques obsessions qui la travaillent.
— Sur les odeurs, tu m’as dit, c’est ça ?
— Oui. Elle se demande ce que sent l’entrejambe des autres femmes.
— T’as quel âge, Carole ?
— Vingt-neuf ans.
— La vache ! J’me posais ce genre de question bien avant mes vingt ans.
— Carole est une hétéro convaincue. Elle n’a donc jamais eu l’occasion d’approcher un petit minou. Et encore moins d’en renifler un.
— C’est vrai ça ? Tu n’as jamais pu comparer tes odeurs à celle d’une autre femme... Et c’est quoi l’idée du coup ?
— De la déniaiser. Comme je te le disais au téléphone, j’ai proposé à Carole de la laisser découvrir mes arômes... Histoire qu’elle se couche moins bête... Mais comme deux valent mieux qu’une... J’ai pensé à toi... Carole serait curieuse de pouvoir comparer des effluves différents.
Karine joue l’étonnement.
— Et pourquoi t’as pensé à moi, direct ?
— Parce que tu n’es pas le genre à t’offusquer de ce genre de demandes... Si ?
— C’est un peu inédit quand même. Des filles ont déjà senti mes odeurs, mais je couchais avec... Me faire renifler comme ça... Par quelqu’un que je ne connais pas...
— En même temps, t’as pas dit non au téléphone.
Karine regarde Carole circonspecte.
— C’est juste. En fait, je n’ai pas de complexe particulier par rapport à ça... Carole, je ne voudrais pas que tu te fasses de fausses idées...
— C’est vraiment de la pure curiosité. Rien d’autre.
— Oui, j’ai bien compris... Mais ce que je veux dire... C’est que... Je ne sais pas ce que tu imagines... Enfin, tu dois bien savoir par rapport à toi-même... Ça ne sent pas la fleur des champs une chatte en fin de journée.
— C’est ce qu’elle veut vérifier... Elle m’a empêchée de prendre ma douche.
— Je n’en ai pas prise non plus... Je suis venue direct... J’étais encore au boulot quand tu m’as appelée.
Karine se tourne de nouveau vers Carole.
— En tant que femme, tu es bien consciente que l’histoire de la jolie princesse parfumée... En fin de journée, ça ne tient plus trop... Il ne faut pas t’attendre à ce que ce soit un délice.
Carole hoche la tête. Elle se sent comme une gamine avec deux adultes. La situation est un peu étrange. Elle a l’impression d’être une élève avec deux professeurs lui dispensant une leçon privée très particulière.
— Maintenant je veux bien servir la bonne cause. Si tu souhaites, je ne sais pas moi, te rassurer sur ton propre sexe ou sur l’état de ta culotte, pourquoi pas... Je suis prête à rendre service... Tu n’es pas la première ni la dernière qui découvrira mes odeurs intimes.
Marie demande à Carole comment elle entend procéder. Carole n’ayant jamais imaginé se retrouver dans une telle situation ne sait quoi répondre. Face à l’hésitation de son amie, Marie décide de l’orienter un peu.
— Tu veux nous sentir l’une après l’autre ? En même temps ? Tu parlais de culottes tout à l’heure. Tu peux aussi commencer par les sentir.
Carole se lance
— J’aimerais que vous commenciez, si possible, par vous mettre en sous-vêtements...
— Jusque-là, ce n’est pas trop compliqué.
Karine se lève. Elle agit comme si on lui avait demandé quelque chose de tout à fait anodin. Elle enlève ses chaussures, puis s’effeuille sans retenue. Elle porte un string fuchsia. Marie de son côté ôte son short. Son sous-vêtement rose réapparait aux yeux de Carole. La situation a quelque chose d’irréel. Non, par le fait que deux femmes soient en petite tenue devant carole, ça elle l’avait vécu maintes fois dans des vestiaires, mais dans ce qui se profilait. Elle allait pouvoir sentir l’intimité de ces deux partenaires de jeux. Il ne s’agit plus de faire travailler son imagination.
— Et après ? demanda Karine.
— Est-ce que je peux vous poser quelques questions avant qu’on poursuive ?
Les deux femmes se rassoient.
— T’as envie de faire durer le moment, on dirait. T’es sûre que ton truc, c’est juste de la curiosité ?
Chambre Marie. Et Karine de reprendre sur un ton très bienveillant.
— On veut bien répondre à toutes tes interrogations.
Carole réunit ses idées dans sa tête. Faire durer un peu l’instant en effet. Ne pas avoir accès immédiatement aux réponses olfactives. Entendre les deux femmes parler de leurs senteurs respectives avant d’y goûter, voilà ce que désir Carole à cet instant.
— Tu dis très librement, Karine, que ton sexe ne sent pas bon. Ça ne te gêne pas du coup ? Enfin, de l’avouer, comme ça ?
— C’est juste pour te prévenir... Je ne sais pas dans ton cas, mais je sais qu’il y a des femmes qui trouvent tout un tas de subterfuges pour masquer leurs odeurs. Ce n’est pas mon cas. Après, si je vois que ça gêne la personne avec qui je suis, je prends une douche avant qu’on fasse des cochonneries évidemment. Je ne porte pas mes odeurs comme un étendard... Je n’en suis pas très fière, mais... C’est naturel...
Carole jette un œil au string fuchsia. La situation est bien réelle. Avec de vraies odeurs naturelles à découvrir.
— Et toi, Marie ?
— Je m’adapte aussi. Comme tu le sais déjà, j’ai des relations avec des femmes... Je vois bien que leurs odeurs ne me répugnent pas. Dans la limite du supportable, bien sûr... Alors du coup, j’ai ce même rapport avec les miennes.
Les yeux de Carole se pose maintenant sur la culotte rose à dentelles. Marie l’a portée toute la journée et même fait du sport avec.
— Ça t’excite ou ça te répugne ces parfums de chattes ?
— Ah oui, tu veux vraiment tout savoir... Je n’ai pas... de fétichisme particulier... si c’est ta question.
— Mais, quand vous avez une relation avec une autre femme, vous préférez que son sexe soit parfaitement propre ou qu’il dégage ses arômes naturels ?
— Alors moi, contrairement à Marie, ça peut m’exciter si la femme avec laquelle je suis... pue un peu... au niveau de la chatte... Si la fille sent vraiment bon de partout, au contraire, ça me fait un peu flipper... Bon, ce n’est jamais arrivé...
— Qu’est-ce qui te fait filpper, je ne comprends pas ?
— Je pense qu’on est toutes, et tu en es la parfaite incarnation, à différents stades, intriguées par le corps des autres femmes. Qu’on s’est toutes posées des questions. Si j’ai une copine dont la chatte sent la vanille, j’aurais quand même du mal à lui exposer mes senteurs... Je me dirais : « Mince, c’est elle qui n’est pas normale ou moi...? ». Et puis, pour être un peu crue : une chatte doit sentir la chatte... Sinon, c’est pas drôle.
— Ce sont les fumets de ta chatte que je voudrais découvrir en premier, si tu veux bien.
Demande abruptement Carole à Karine.
— C’est toi la cheffe. Mais je peux te poser une question avant ?
— Je t’en prie.
— Tu me regardes là, tout près de moi... En ce moment, dans ta tête, tu te demandes vraiment ce que je sens ici ?
Karine tapote son pubis avec sa main fine et manicuré.
— Oui. Sans aucun doute.
— C’est assez troublant. En général quand une fille se tient devant moi et me dévore des yeux là ou tu regardes en ce moment, c’est qu’elle a envie de jouer avec mon sexe. De le sucer. Superficiellement. Profondément. D’y introduire un ou plusieurs doigts. Et toi tu n’as qu’une idée en tête. Me sentir…
Oui. Tu m’as comprise. Je veux connaitre le parfum de ton corps.
Karine se lève et retire son string. Puis le tend à Carole.
— Tiens ! Voilà du concret, tu vas savoir.
Karine affiche un grand sourire. Carole reste quelques instants, la culotte dans la main, sans bouger. Karine reprend le string et le retourne, gousset apparent. Il est légèrement décousu sur un des côtés. Il est difficile de déterminer, à sa couleur délavée, ce qui relève de l’usure ou traces récentes de sécrétions. Karine désigne un endroit du vêtement de son majeur.
— C’est là. Très précisément ici que tu dois sentir.
Carole approche son visage du tissu pour y coller son nez. Le gousset est sec. Elle inhale. La puissance du parfum, rappel celui de Julie. Carole ferme les yeux et analyse. Non finalement les aromes diffèrent. Il y avait une légère note d’urine, mais ce qui prédomine ici sont des relents fauves.
Carole rouvre les yeux et croise le regard de Karine qui l’observe. Dû à son manque d’expérience, il lui eut été impossible pour Carole d’anticiper les effluves qu’elle renifle, au physique de Karine, à son visage. Elle continue à sentir.
— Alors ? Ton verdict ?
— Ça ne sent pas bon en effet... Mais j’aime ça... Je n’aurais jamais pu imaginer que tu sentes comme ça.
Karine Rigole.
— Aucun doute possible. Tu as bien mon string entre les mains. Tu as reniflé mon intimité. Maintenant qu’on a brisé la glace, tu peux vérifier plus précisément ici.
Karine s’allonge avec une grâce féline sur le divan. Sa peau bronzée contraste avec la couleur crème du canapé. Son corps svelte aux courbes fines et élégantes met en appétit Marie. Karine écarte les jambes.
— Tu peux vérifier.
Carole hésite un instant. Puis elle avance son visage entre les cuisses ouvertes. Le sexe de Karine est lisse et épilé. Son clitoris gonflé par l’excitation surplombe des lèvres fines et ouvertes. Carole perçoit déjà les effluves du sexe de Karine à environ trente centimètres de distance. La même odeur que celle de la culotte, mais avec en plus un nectar épicé qui saisit les narines.
— Est-ce que je peux ?
— Est-ce que tu peux quoi ?
— Ouvrir un peu ton sexe pour sentir l’intérieur ?
— T’es une p’tite dévergondée, dis donc. Tu veux vraiment découvrir l’odeur de mon vagin ? Tu veux vraiment aller au bout de ta curiosité ?
Marie dans sa position de voyeuse qui prend du plaisir au spectacle, réagit.
— Te gêne pas, tu peux lui ouvrir grand la chatte. Elle n’attend que ça !
Carole écarte délicatement les lèvres de Karine, découvrant des muqueuses humides. Elle introduit doucement son nez dans la vulve et prend de grandes inspirations. Carole s’enivre du bouquet chargé de Karine, cette superbe jeune femme brune qu’elle ne connait que depuis quelques minutes lui offre ce qu’elle a de plus intime. Cette femme qui croisée dans la rue ne l’aurait même pas regardée, exhibe sans pudeur son corps avec un plaisir non dissimulé. Carole continue à humer le sexe et comme une assoiffée qui aurait du mal à lâcher une gourde d’eau en plein désert, elle a du mal à s’interrompre. Le réseau neuronal olfactif de Carole chargé à bloc la fait se redresser. Elle ne peut s’empêcher de dire « merci », ce qui lui parut assez incongru.
— Pas de quoi.
Répond Karine, comme si elle venait de rendre un service tout à fait quelconque. Marie, le string de Karine en main, renifle à son tour avec des petits bruits d’inspirations très rapides.
— Je ne me souvenais plus de ton odeur.
— Moi, je me souviens parfaitement de la tienne.
Karine tire Marie par la main vers elle puis lui retire la culotte en lui embrassant le nombril. Karine respire le bout de tissu.
— Oh là ! Madame est un peu négligée aujourd’hui.
— Carole ne m’a pas laissé le choix. Tu sais bien que pour pécho une hétéro il ne faut pas lui dire non.
Kqrine tend le sous-vêtement rose à Carole. Il est manifestement plus récent que celui de Karine. Il n’y a aucune trace d’usure. Cependant, le gousset révèle une matière un peu pâteuse que Carole touche du doigt. Un filet gluant s’accroche à son index. La texture la rebute et elle hésite à la sentir. Il lui semble cependant que cela pourrait offenser Marie devant son amie. Carole pense un instant à rentrer en apnée. Mais la curiosité l’emporte.
Carole navigue maintenant sur d’autres nuances d’arômes. Différents de Karine. Différents de Julie. Ça sent mauvais, une forte odeur de transpiration et de musc. Carole pense aux senteurs de sous-bois, en automne, quand l’humidité pourrit les feuilles. Le bouquet est si puissant que là encore, Carole ne parvient pas à l’associer à l’image de Marie, son amie si parfaite qu’elle côtoie plusieurs jours par semaine. Pour inviter Carole à poursuivre son voyage olfactif, Marie s’avachie sur un fauteuil face à elle. Elle soulève ses jambes et les écarte. Elle n’affiche aucune gêne à s’exhiber sans pudeur. Karine excitée par la lubricité de la scène commence à se masturber, le regard en coin. Les poils désordonnés du pubis de Marie cachent des lèvres fines et longues qui apparaissent légèrement, alors que Carole s’approche de l’entrejambe. Marie ouvre sa vulve avec les doigts. Son sexe repend une odeur chaude, humide et rance.
— C’est corsé, hein ma petite Carole.
Bien que les émanations soient écœurantes pour le commun des mortels, Carole a le plus grand mal là encore à résister à l’appel de l’inhalation. Elle veut être sûre de s’en imprégner plus que de raison pour pouvoir, plus tard, se les remémorer. Elle renifle, encore et encore. Comme pour Karine, Carole n’en revient pas d’avoir le nez dans la chatte de son amie pour en extraire la quintessence. Etourdie, à contrecœur, Carole finit par se retirer. Marie et Karine l’observent. Marie amusée l’interroge.
— Alors, t’en penses quoi ma chérie ?
Carole cherche ses mots. A la vérité ses réflexions sont lapidaires. Si elle n’avait pas pris ce plaisir si intense à sentir, elle en aurait eu, pense-t-elle, à humilier un peu les deux femmes, en commentant négativement l’odeur de leur sexe, comme elle l’avait fait avec Julie. En se vantant, pour les mettre mal à l’aise, de ne pas avoir, elle, entre les cuisses un morceau de chair puant. Mais le contexte ne s’y prête pas.
— Comme vous l’avez dit, ça ne sent pas très bon.
— Allez, dis-nous en plus.
— Vous avez des odeurs différentes. La tienne, Marie, est plus... grasse...
— Charmant.
— Non, ce n’est pas négatif... Après, c’est... Comme je le disais... C’est difficile de bien intégrer que c’est vous... Y a une sorte d’écart... Quand je vous regarde... Entre la façon dont vous êtes... et puis ces senteurs...
— C’est bien nous pourtant.
— En tout cas les filles vous avez répondu à ma curiosité plutôt mal placée.
Karine sourit.
— C’est le principal joli p’tit cul.
Marie se redresse l’air interrogateur.
— Et maintenant, c’est à moi de trouver réponse à ma curiosité. Carole, tu me dois bien un petit retour d’échange de bon procédé. Non ?
Carole une certaine anxiété à ce qui interroge Marie.
— Oui bien sûr. Qu’est-ce que tu veux savoir ?
— Sentir la chatte d’une petite hétéro... La tienne en particulier... Je te regardeet je me pose la question... A quoi ressemble tes odeurs après une journée de travail et avoir fait du sport ? Qu’est-ce qui se dégage de ta petite culotte ?
Carole rougit. Elle cherche une échappatoire. Un mensonge crédible.
— Ça aurait été avec plaisir… …mais je suis indisposée actuellement.
Karine la mine déçue prend par la main Marie.
— Mince ! ça m’aurait bien dit aussi... Partie remise, alors...
— À charge de revanche, Carole.
Carole ne répond rien, tout en pensant : « Pas question ! ».
Marie et Karine s’enlacent et s’embrassent. La curiosité lubrique de Carole a échauffé leurs esprits. Pas question pour elle de laisser filer la vague du plaisir. Leurs corps entièrement nus sont disposés à jouir. Leurs mains respectives dans leurs entrejambes, s’activent aux sons de râles de plaisirs. Carole se dit que le moment est idéal pour s’éclipser sans que ses compères du moment ne s’en offusquent.
Aldhen
Les odeurs d'une femme Chapitre 2 - Carole
Aidez ce petit cochon à rester en bonne santé.
Toi qui à les bourses en main. Lache une pièce ou deux si tu apprecie l'univers que je te propose.
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